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L’Inde est une étoile montante sur la scène internationale. Voici pourquoi le Canada doit s’y intéresser.

En matière d’investissement, le gros bon sens veut qu’on l’on s’en tienne à ce qu’on connaît. C’est généralement un bon conseil, mais cela peut aussi nous empêcher de saisir des occasions extraordinaires et excitantes qui se trouvent à l’extérieur de notre bulle.

L’une d’elles est l’Inde. Pays le plus peuplé du monde et l’une des économies en plus forte croissance, l’Inde constitue un marché que l’on ne peut tout simplement pas ignorer. Elle a beau être située de l’autre côté de l’hémisphère par rapport au Canada, ce qui s’y passe pourrait exercer une influence appréciable sur nos entreprises, nos industries et notre économie dans les prochaines années.

J’ai récemment eu le plaisir d’assister à Vancouver à une soirée intime de la diaspora indienne, organisée par Pankaj et Rita Agrawal, et à laquelle étaient présents le Haut-Commissaire de l’Inde au Canada, Sri Sanjay Kumar Verma, le Consul général de l’Inde, M. Manish, et des représentants du monde de l’éducation, de la technologie, des affaires et de l’investissement de la collectivité locale, dont la ministre de l’Emploi, du Développement économique et de l’Innovation, Brenda Bailey.

Sri Sanjay Kumar Verma a été nommé au poste de Haut-Commissaire au Canada en novembre 2022. Il avait auparavant été l’ambassadeur de l’Inde au Japon et il est réputé avoir consolidé le partenariat stratégique entre les deux pays.

Sri Verma a aussi assumé plusieurs fonctions au ministère des Affaires étrangères, dont celle de secrétaire adjoint responsable du bureau de l’Asie de l’Est, où il a orchestré les relations entre l’Inde et le Japon, la Corée du Sud et la Corée du Nord. Il a également été chef de mission adjoint de l’Inde à Washington DC et conseiller à la Mission permanente de l’Inde aux Nations Unies à New York.    

Sri Verma a profité de sa tournée du Canada pour assister à cette soirée où il a exposé sa profonde compréhension du rôle de l’Inde sur la scène mondiale et proposé des façons dont le Canada et l’Inde pourraient collaborer et contribuer mutuellement à leur prospérité économique.

Accroître nos relations commerciales

Ce n’est un secret pour personne que l’Inde et le Canada partagent une riche tradition commerciale. En fait, l’Inde figure au nombre des plus importants partenaires commerciaux du Canada en Asie du Sud, tandis que le Canada arrive au quatorzième rang des partenaires commerciaux de l’Inde.

L’Inde est une passerelle cruciale pour l’avenir du commerce mondial, et bien que nos échanges commerciaux n’aient cessé de croître au cours des dernières années, le Canada n’a qu’effleuré la surface du marché que représente ce pays. Le Haut-Commissaire a insisté sur la possibilité pour le Canada et l’Inde d’élargir leurs échanges commerciaux au-delà des matières premières et la perspective de faire du commerce en valeur ajoutée. Cela pourrait éventuellement comprendre la vente à d’autres pays de produits manufacturés dans les deux nations, ce qui ouvrirait de nouvelles avenues en matière de croissance économique.

Investir dans un avenir plus vert

Les énergies renouvelables constituent également un domaine prometteur pour la collaboration entre le Canada et l’Inde. Bien qu’elles soient d’importantes productrices d’énergies fossiles, les deux nations s’entendent sur le potentiel infini des sources d’énergie renouvelable. Le Haut-Commissaire a rappelé que les installations solaires indiennes avaient atteint une capacité de 40,09 GW à la fin de décembre 2021, ce qui la place en troisième position en la matière, après la Chine et les États-Unis.

Il a fait remarquer que la coopération des secteurs public et privé dans le domaine de la recherche et du développement technologiques a un immense potentiel, d’autant que les deux pays œuvrent à mondialiser ces technologies novatrices.

Sri Verma a mis l’accent sur notre engagement commun à encourager l’adoption d’énergies renouvelables et sur les perspectives de pollinisation croisée et d’investissements sur ce plan entre le Canada et l’Inde. Il a déclaré que nous pourrions tirer profit de notre intérêt partagé pour le développement durable, et créer de nouveaux réseaux de croissance et de collaboration qui seraient avantageux pour les deux nations.  

Soutenir l’innovation par l’éducation

Le Canada a pris des mesures remarquables pour cimenter notre engagement envers l’Inde sur le front de l’éducation. Mentionnons que depuis 2018, l’Inde est le principal pays d’où proviennent les étudiants internationaux du Canada, ce qui révèle le rôle crucial de l’Inde dans l’économie du savoir canadien. Ces dernières années, nos pays ont également travaillé à rehausser leur coopération dans certaines sphères comme les technologies de l’information et de la biologie.

En tant qu’investisseur dans le secteur florissant des technologies au Canada, je suis très au fait de la rareté actuelle de talents dans notre pays et du rôle essentiel qu’a joué la main-d’œuvre indienne extrêmement qualifiée dans la croissance et les innovations de notre industrie technologique en plein essor.

Pour que nous puissions tirer pleinement profit des bénéfices potentiels d’une éducation et d’une main-d’œuvre transnationales entre l’Inde et le Canada, le Haut-Commissaire a affirmé que nous aurons besoin :

  • D’instaurer une structure plus complète et robuste quant à l’orientation préparatoire et aux programmes de formation pratique pour les étudiants indiens désireux de poursuivre leurs études au Canada.
  • De promouvoir une meilleure immersion culturelle grâce à des programmes d’échange et de coopération pour les étudiants canadiens amenant ceux-ci dans diverses régions de l’Inde pour les aider à acquérir une plus profonde compréhension de la dynamique sociale et économique propre à cette nation.  
  • De mettre en place en Inde des programmes de certification et d’accréditation précédant l’immigration au Canada qui permettraient aux nouveaux arrivants de s’intégrer sans heurt à la main-d’œuvre et de contribuer à l’économie canadienne dès leur arrivée.

L’occasion indienne

Sri Verma a fait plusieurs prédictions quant aux occasions qu’offre l’Inde à court comme à long terme. Le pays doit certes encore relever plusieurs défis, dont la bureaucratie gouvernementale, l’écart de richesse persistant, les infrastructures déficientes, mais il a précisé que la situation s’améliore sans cesse.

Le Haut-Commissaire a également parlé de la réaction de l’Inde aux tensions géopolitiques mondiales actuelles, en mettant l’accent sur les répercussions qu’elles pourraient avoir sur le secteur technologique et sur l’économie mondiale. J’ai été très impressionnée par l’étendue de ses connaissances et la perspicacité de ses points de vue sur un grand nombre de problèmes et de sujets historiques graves.

À réfléchir à cette soirée, il m’apparaît évident que l’Inde et le Canada ont en commun une histoire riche et qu’il y a une abondance de possibilités de collaboration pour nos secteurs publics et privés. L’Inde abrite le sixième de la population mondiale. Il s’agit là pour l’économie mondiale d’une force indéniable qui persistera à défendre ses intérêts, ses valeurs et ses objectifs.

En dépit de la distance qui nous sépare, l’évolution de l’Inde continuera à avoir des répercussions significatives chez nous, et je crois que nous en apprendrons beaucoup en nous engageant envers cette nation dynamique en perpétuel changement.  

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